Cette fiche de médiation présente des pistes d’activités pour prolonger la découverte tactile en lien avec l’album, des idées d’exploitation de l’album lors d’ateliers sensoriels, des astuces pour utiliser l’album avec un public malvoyant/non-voyant ou pour sensibiliser un public voyant à la déficience visuelle.

Sommaire :

1. Des personnages symboliques
2. Spatialisation
3. Autour des légumes et des plantes
4. Motricité : tirer le radis !
5. Langage et mémoire
6. Sensibilisation à la déficience visuelle

Des personnages symboliques

Dans cet album les personnages sont représentés de façon symbolique. Une matière et une forme géométrique simple sont choisies en référence à une caractéristique du personnage. 

• Papi : un rond lisse, comme le crane chauve du papi
• Mamie : une boule de laine, comme le chignon de la mamie
• Fillette : un rond doux avec des brins de tissus, comme la couette de la fillette

• Chat : un rond doux avec deux bouts pointus et des petits fils de chaque côté, comme une tête de chat
• Souris : un rond doux avec deux bouts arrondis et un fil qui dépasse, comme les oreilles et la queue de la souris
• Graine : dans une pochette fermée par un bouton, un ovale en bois accroché à une ficelle 
• Jardin : un rond qui gratte
• Maison : Le toit et la cheminée de la maison en 3 dimensions
• Radis : une demi sphère en bois surplombée de 3 grandes fanes en tissu et avec 3 ficelles en guise de racines. 

Sur la première page, l’enfant découvre les 4 personnages présentés (papi, mamie, graine, jardin). Puis, à chaque page, il trouve un personnage : d’abord le papi, puis la mamie, puis la fillette, puis le chat, puis la souris. La légende en dessous du symbole tactile permet de bien l’identifier.  

Pour aller plus loin :

• • Associer aux personnages symboliques de l’album des figurines ou des objets.
    Puis, raconter l’histoire en vous servant de ces accessoires ! Dans la mesure du possible, choisir des figurines aux proportions et caractéristiques tactiles réalistes.
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  • Après la lecture de l’album, proposer à l’enfant de remettre les personnages dans leur ordre d’apparition dans l’histoire en vous servant des figurines.
    Pour cela, préparer de petites cartes chiffres de 1 à 5 écris en noir et braille. L’enfant peut alors associer une carte chiffre avec une figurine… 

Spatialisation

Avec cet album, Les Doigts Qui Rêvent propose une nouvelle représentation “vue de haut” qui permet de travailler la spatialisation chez l’enfant aveugle.

Les personnages dans les albums sont rarement représentés par le dessus de leur tête… Pour l’enfant, c’est la découverte d’un nouveau “point de vue” ! Cela va lui permettre d’envisager un objet ou un personnage sous tous ses angles.

Pour aller plus loin :

• Toucher des “dessus de têtes” :
  Pour faire le lien entre le réel et la représentation dans l’album, proposer à l’enfant de toucher le dessus de sa tête, puis le dessus d’autres têtes. L’accompagnateur peut l’aider à toucher avec ses deux mains, en partant du haut pour aller vers le bas. L’enfant peut commenter son exploration tactile (par exemple : “c’est doux” , “c’est lisse”, “c’est chaud”, etc). Pour les enfants voyants, proposer cette activité les yeux fermés ou bandés.
  
  

  

• Fabriquer des bonnets “dessus de têtes” :
  
  

Autour des légumes et des plantes

“Quel radis, dis donc !” est un conte d’origine russe. Dans l’histoire originale, le légume récalcitrant peut être aussi bien une carotte, qu’un navet, ou un rutabaga.

Pour aller plus loin

• • Mettre les mains dans un sac de graines et profiter de cette sensation enveloppante… L’enfant peut commenter son ressenti. Il est possible de faire plusieurs sacs avec différents types de graines à l’intérieur, en choisissant des graines de tailles et textures différentes (par exemple : haricots, lentilles, courge, pignon…).
  • Cacher un radis à l’intérieur d’un sac de graines. L’enfant peut fouiller avec ses deux mains pour retrouver le radis !
  • Trier différentes sortes de graines : préparer 3 coupelles avec une graine différente dans chaque coupelle. Puis donner un sac dans lequel sont mélangées les 3 sortes de graines. L’enfant doit alors ranger dans chaque coupelle les bonnes graines en comparant tactilement avec celle qui se trouve déjà dans la coupelle. Avec des enfants voyants, réaliser l’activité les yeux bandés.
    
    

    

• Planter une graine de haricot ou de lentille dans un petit pot de terreau. L’arroser tous les jours et toucher délicatement pour observer l’évolution. 
  
• Reconnaitre le radis parmi d’autres légumes : sélectionner une dizaine d’autres légumes communs et les poser sur une table. Laisser l’enfant explorer chaque légume et dire s’il pense que c’est un radis. Il peut mettre de côté ceux pour lesquels il a un doute. Pour plus de difficultés, sélectionner des légumes racines (carotte, navet, panais, betterave, cèleri rave, rutabaga, radis noir, manioc…) et faire la même chose. Avec des enfants voyants, utiliser une grande nappe pour recouvrir la table. Les enfants passent les mains sous la nappe pour réaliser l’activité au toucher.
• Aller au marché pour acheter des légumes !
• Aller au potager : s’équiper en découvrant le matériel (bottes en caoutchouc, gants, arrosoir, pelle, sécateur…) puis proposer à l’enfant de toucher délicatement les légumes qui se trouvent dans le potager. Arroser les légumes, couper ceux qui sont mûrs, cueillir une fraise et la goûter…

D’autres lectures sur le thème du potager :

• Toujours Rien de Christian Voltz adapté en version tactile par Les Doigts Qui Rêvent en 2006
   
• Une si petite graine d’Eric Carle
• Félicien le jardinier de Bénédicte Quinet et Gaëtan Evrard (ill.)
• T’choupi jardine
• Splat adore jardiner de Rob Scotton

Motricité : tirer le radis !

A chaque page de l’album, l’enfant peut tirer sur le radis qui ne s’arrache qu’à la fin, sur la dernière page. Lorsque le radis s’arrache enfin, il peut coulisser sur la corde et s’entrechoquer avec les personnages. La souris qui se trouve tout à gauche de la corde peut glisser dans son trou.

A la fin de la lecture, replacer le radis sur le scratch et glisser les feuilles dans le trou. Tourner les pages jusqu’à celle de la maison et aimanter les feuilles sur le toit de la maison. 

Pour aller plus loin : 

• Tir à la corde : se munir d’une grosse corde d’environ 2m de longueur et faire un nœud au milieu. Placer des tapis au sol et marquer le milieu du terrain. Faire deux équipes d’enfants et donner une extrémité de la corde à chaque équipe. Demander aux enfants de tenir fermement la corde avec leurs mains en se répartissant sur la longueur.  Au “top” de l’animateur, les deux équipes tirent sur la corde le plus fort possible pour tenter de faire passer le nœud de leur côté du terrain. Lorsque le nœud est maintenu plus de 10 secondes du même côté du terrain, alors l’équipe qui est de ce côté gagne ! Si une équipe lâche la corde, alors l’équipe adverse gagne. 
• “scratcher” / “déscratcher” : acheter un morceau de moquette d’1m sur 1m environ et l’accrocher solidement sur un mur ou au sol. Acheter aussi des bandes de scratch (dur). Proposer aux enfants de scratcher les bandes sur la moquette, puis de tirer pour les déscratcher. Plaisir garanti ! 

Langage et mémoire

Dans l’histoire “Quel Radis, Dis Donc !” survient à chaque page la rengaine :

« La souris tire le chat, le chat tire la petite fille, la petite fille tire la mamie, la mamie tire le papi, le papi tire le radis et tous ils tombent par terre ! »

Le personnage qui vient d’apparaître dans la narration est à chaque fois ajoutée à cette rengaine. Cette phrase qui revient régulièrement est rassurante pour l’enfant. L’enfant va très vite se l’approprier et la répéter ! En plus, elle structure l’histoire en soulignant l’action. Elle permet à l’enfant de bien comprendre l’histoire et de mémoriser les événements, leur chronologie. 

Pour aller plus loin :

• Laisser les enfants dire la rengaine pendant la lecture de l’histoire. Cela les rendra acteur de l’histoire, tout en faisant travailler leur mémoire puisqu’il faudra mémoriser la phrase ainsi que repérer le moment où il faut la dire !
• Trouver un air, une mélodie ou un ton particulier pour dire la rengaine. On peut s’accompagner de quelques notes de piano ou d’un son de clochette. On peut aussi s’amuser à la dire avec différentes voies (une grosse voix de monstre, une toute petite voix de fourmi, une voix nasillarde de sorcière, etc) ou avec différents rythme (très très vite ou le plus lentement possible).  

SENSIBILISATION À LA DÉFICIENCE VISUELLE

Cet album permet d’aborder la notion de déficience visuelle (cécité et malvoyance) qui a pour incidence de rendre inaccessibles, ou très difficilement accessibles, le texte et les illustrations imprimées (lisibilité et compréhension). Il permet aussi de découvrir le braille.

• Avec un public voyant, on peut proposer un atelier de découverte du braille avec un alphabet braille imprimé depuis internet, ou un alphabet braille en relief. Pour aller plus loin, on peut s’initier à l’écriture braille avec une tablette et un poinçon. Dans cet album, le braille est coloré en violet, c’est idéal pour sensibiliser les voyants à cette écriture !
• Pour mettre facilement le lecteur voyant en situation de non-voyance, on peut lui bander les yeux pour proposer une lecture de l’album « à l’aveugle », ou alors proposer une lecture dans le noir.
• Pour aller plus loin dans la sensibilisation à la déficience visuelle, la Sensi’box réunit tous les outils nécessaires pour mener des animations en petit groupe, guidées pas à pas. 

Merci d’avoir consulté cette fiche !

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