Nouveauté

Espace et vision – Perception de l’espace et de la forme chez les patients aveugles congénitaux, avant et après l’opération

Marius von Senden

Texte en noir, sans braille.

Superviser et observer le processus d’apprentissage du voir chez les personnes nées aveugles, qui ont été opérées avec succès est une activité que les médecins et les psychologues ont toujours trouvée particulièrement intéressante et pleine de promesses. Mais dans de nombreux cas, l’exécution de la tâche s’est révélée moins satisfaisante que souhaitée, tant pour le bienêtre du patient que pour l’intérêt de la science ; c’est ce qui se passe quand l’aspect psychologique de la question n’a pas été clairement pris en compte et, par conséquent, a pâti d’une préparation inadéquate. En effet, dans un premier temps, l’opération est l’indispensable préliminaire à un lent processus de transformation qui va bien au-delà des changements physiologiques apportés par la réussite de cette opération sur les organes visuels. En particulier pour un patient plus avancé en âge, cela n’implique pas seulement un changement progressif dans sa vie perceptuelle, à savoir passer d’un mode de perception majoritairement tactile à un mode majoritairement visuel ; cela implique qu’il transforme toute sa vie mentale et intérieure et adopte progressivement un nouveau mode de vie.

25,00

  • 978-2-36593-110-6

SOMMAIRE

Note du traducteur // Préface à l’édition anglaise // Préface // Introduction

PARTIE I – Analyse des données spatiales préopératoires

I- Signification des impressions tactiles – 1- Appréhension de la profondeur spatiale – A. Preuve d’un espace tactile dans les textes sources – B. Preuve émanant des textes-sources contre l’idée d’un espace tactile – C. Témoignages des patients – 2- Préhension d’objets tactiles – A. Par un toucher simultané – B. Par des touchers successifs – 3- Autres indications concernant la conception tactile de l’espace – A. Réflexions d’aveugles congénitaux – B. Absence de transfert dans la reconnaissance postopératoire de la forme – C. Abandon des habitudes tactiles après opération – D. Mode de formation du schéma 

II- Importance de la vision résiduelle pour la conscience de l’espace chez les patients atteints de cataracte – 1. Luminosité seule – 2. Luminosité et couleurs – 3. Luminosité, couleur et forme 

III- Données spatiales à partir de l’ouïe

PARTIE II – Atteindre l’espace visuel après l’opération 

I- La perception visuelle de forme. Comportement initial – 1. Absence de transfert à partir des « formes tactiles » – 2. Influence des impressions non visuelles –

II- Développer l’usage de la vue – 1. Pure sensation – 2. Distinguer les taches de couleur ; Percevoir le mouvement – 3. Identifier par la perception – A. Perception limitée à la qualité (brillance et couleur) – B. Aide des autres sens : la contribution du toucher, de l’ouïe et
de l’odorat dans l’identification des objets – C. Couleur décisive dans l’identification d’objets : souvenir et plaisir de la couleur 

III- Développement d’une perception juste de la forme – 1. Apprentissage visuel : recension des résultats déjà obtenus ; développement de l’organe de la vision
2. Reconnaissance de la tâche. Crise dans l’apprentissage. Influence de la dimension affective sur le processus d’apprentissage – 3. Différences de forme perçues d’un seul coup – 4. Perception de la forme avec l’aide du toucher – 5. Balayage séquentiel du contour. Diminution progressive de ce processus – 6. Recherche d’indices schématiques – 7. Enregistrement conscient de toutes les impressions visuelles – 8. Formation d’images-mémoire. Résumé du processus de perception. Aucune aide des « Images tactiles » – 9. Abstraction de formes élémentaires sur une base schématique. – Conscience de la structure – 10. Interprétation indépendante des nouvelles impressions visuelles, sur la base des images déjà acquises 

IV- Influences particulières sur le processus d’apprentissage – 1. De la mémoire – 2. De l’imagination – 3. De la vision monoculaire

V- Saisir le contenu pictural – 1. En vision binoculaire – 2. En vision monoculaire

PARTIE III – Vision en profondeur 

I- Si les objets visuels sont vus à distance – 1. Le cas Cheselden (Les objets visuels « touchent » l’œil) – 2. Autres preuves de cette théorie – 3. Déclarations à l’encontre de la théorie – 4. Déclarations neutres – A. Cas monoculaires – B. Cas binoculaires – 5. Conclusions générales de ce chapitre 

II- Perception des différences de profondeur – 1. Binoculaire – 2. Monoculaire – 3. Les cas ayant une conscience visuelle de l’espace avant l’opération – 4. Erreur latérale lors du tâtonnement vers la cible 

III- Perception des solides – 1. Binoculaire – 2. Monoculaire 

IV- Impression de la profondeur dans les images 

PARTIE IV – Conséquences pour la théorie de la perception de l’espace 

I- Spatialité des impressions tactiles – 1. La perception de l’espace chez l’aveugle congénital : Etude des preuves négatives – A. Pas de profondeur spatiale – B. Pas de forme tactile – C. Abandon du toucher après l’opération – 2. Construction de l’environnement : étude des preuves positives

II- Conséquences pour la perception visuelle de l’espace – 1. Perception de la profondeur spatiale – 2. Développement de la perception de forme

Conclusion

Appendice (1959):
Importance de ce travail pour les disciplines connexes
(i) Psychologie A. H. Riesen 
(ii) Anatomie et Physiologie J. Z. Young 
(iii) Philosophie G. J. Warnock
Liste des cas
Liste des ouvrages cités
Bibliographie sélective 

Marius von Senden (texte)

Marius von Senden était un psychologue allemand du début du XX° siècle à Kiel. Espace et vision, son seul livre connu, est en fait sa thèse (1931, Psychological Institute at the Faculty of Phylosophy, Univ. de Kiel), citée dans de nombreux ouvrages de l’époque et contemporains, tant elle a été importante. 

Philippe CLAUDET ; Hélène GODINET ; Françoise PAGHENT (traduction)