Fiche de médiation “Le chevalier qui cherchait ses chaussettes”

Cette fiche présente des pistes de médiation variées pour exploiter l’album Le chevalier qui cherchait ses chaussettes avec tous les enfants. Elle s’adresse à différents publics, amateurs et professionnels, parents, enseignants, animateurs, professionnels du champ du handicap et de la jeunesse, etc.

Sommaire

  1. Utilisation et format
  2. Sensibilisation à la déficience visuelle
  3. Chronologie et compréhension
  4. Activités d’expression
  5. L’univers chevaleresque
  6. La découverte du monde

 

UTILISATION ET FORMAT

Ce livre est une œuvre originale de Christian Oster, parue aux éditions L’école des loisirs en 2007, et adaptée par Les Doigts qui Rêvent en 2022. En tant que “premier roman braille illustré” il se destine aux plus grands lecteurs. 

Le format de cet album est complètement inédit ! Quand on ouvre l’album on peut trouver :
– à droite le texte en gros caractères et en braille,
– à gauche les fiches illustrées qui présentent les personnages de l’histoire.

Première page du livre Le chevalier qui cherchait ses chaussettes à droite, à gauche les illustrations du livre rangées dans leur pochette plastique.

Des pictogrammes tactiles

Dans le texte, on trouve 6 pictogrammes tactiles à retrouver en haut à gauche des 6 fiches illustrées… ils permettent de retrouver facilement la fiche qui illustre le texte que le lecteur vient de lire. Ils permettent aussi de découper l’histoire en 6 épisodes, pour lire l’histoire en plusieurs fois ! 
Les fiches sont aussi numérotées de 1 à 6 : le chiffre se trouve en haut à droite de chaque fiche.

Une version audio 

Le texte de ce premier roman est à lire en gros caractères ou en braille, ou encore à écouter en version audio (flasher le QR code à la page 4) ! L’histoire est ponctuée de musiques et ambiances sonores pour plus de plaisir de lecture et d’immersion… La version audio permet notamment aux lecteurs débutants d’accéder à cette longue histoire sans lire la totalité du texte en gros caractères ou en braille. Elle permet aussi à l’enfant d’alterner les types de lecture, selon le moment, ou selon son envie. 

Une fiche “questions et missions”

Une double fiche (format A3 à déplier) est aussi à découvrir ! Elle se trouve dans la pochette, à gauche quand on ouvre l’album, derrière les 6 fiches illustrées. Elle propose des devinettes dont les réponses se trouvent dans le texte ou dans les fiches illustrées, et des missions pour jouer avec le texte et les illustrations !

 

SENSIBILISATION À LA DÉFICIENCE VISUELLE

Cet album permet d’aborder la notion de déficience visuelle (cécité et malvoyance) qui a pour incidence de rendre inaccessibles ou difficilement accessibles le texte et les illustrations imprimés (lisibilité et compréhension). Il permet aussi de découvrir le braille.

Comparer l’album adapté avec le roman original

Les deux livres peuvent être présentés l’un à côté de l’autre, pour les comparer.

  • Quelles sont les différences entre les illustrations tactiles de l’album adapté et les illustrations imprimées du roman original ? Les illustrations tactiles sont manipulables, ce qui facilite leur compréhension. Les illustrations ne représentent pas toujours la même chose, celles de l’album tactile ont été créées pour donner accès à des informations par le toucher. 
  • Quelles sont les différences dans le texte et la mise en page ? Pour qu’il soit facile à lire pour tout le monde, le texte est imprimé en gros caractères et en Braille. 

couverture du roman original de Christian Oster paru à l'école des loisirs en 2007

Découvrir le Braille

  • Les fiches illustrées permettent de découvrir le braille en déchiffrant quelques mots-clés : les noms des personnages (en haut des fiches), les chiffres (en haut à droite des fiches), les équipements du chevalier sur la fiche N°1, etc.
  • Avec des enfants de deuxième trimestre de CP et plus, il est possible d’approfondir la découverte du Braille, avec une tablette braille et un alphabet en braille comprenant le sens de lecture et le sens d’écriture. Vous pouvez mener des ateliers d’écriture, en transcrivant en braille un mot ou une petite phrase ! En cachant le texte noir, amusez-vous aussi décoder des mots et des phrases en braille.

  • Pour aller plus loin, le livret d’activité Yes, you canne… apprendre le braille ! comprend de nombreux jeux évolutifs autour de l’écriture braille !

fillette écrivant en braille à l'aide d'une tablette et d'un poinçon

Découvrir les illustrations “à l’aveugle”

Deux par deux, enfants ou adultes peuvent se mettre en situation de déficience visuelle. Dans le binôme, l’un garde les yeux ouverts, l’autre ferme les yeux. Avec des enfants à partir du CE1 ou des adultes, on peut utiliser un bandeau ou une paire de lunettes de simulation. Poser l’album tactile devant le binôme et proposer à celui qui voit de guider la découverte tactile de celui qui ne voit pas, en l’aidant avec des indications verbales, en posant des questions, etc. 

deux filles essayent des lunettes de simulation

CHRONOLOGIE ET COMPRÉHENSION

La narration est faite d’une succession de personnages et d’événements permettant finalement au chevalier de délivrer sa princesse des griffes du dragon.

  • Après avoir lu une première fois l’histoire, l’enfant peut se servir des fiches pour la raconter une nouvelle fois. La numérotation des fiches sert de mémo pour remettre les événements dans l’ordre chronologique. 
  • Mélanger les fiches et lancer à l’enfant le défi de les remettre dans l’ordre chronologique de l’histoire. 
  • Réaliser le “plan de travail” du chevalier sur une feuille avec une colonne “choses qui étaient prévues” et une colonne “choses qui n’étaient pas prévues” . Raconter l’histoire et proposer à l’enfant d’inscrire les événements de l’histoire dans le tableau, dans la bonne colonne ! Pour coller avec l’univers de l’histoire, réaliser le plan de travail sur un grand papier à dérouler comme un parchemin.

 

ACTIVITÉS D’EXPRESSION

Mimer l’histoire

  • Réunir des accessoires parmi ceux présents dans l’histoire : écu, épée, couronne, bonnet à clochette, grand chaudron, chaussette, etc. Se déguiser et mettre en scène l’histoire à l’aide des accessoires, en répartissant les rôles entre les participants. Il est possible d’utiliser la version audio en mimant les actions des personnages.

La chaussette perdue

  • Est-ce que l’enfant a lui aussi déjà perdu une de ses chaussettes (après leur lavage par exemple…) ?
  • Avec l’enfant, émettre des hypothèses sur l’explication de ces mystérieuses disparitions.
  • Pour aller plus loin, écrire sous forme de petite histoire soit l’hypothèse imaginée par l’enfant, soit la perte de sa chaussette. Il est aussi possible d’écrire l’histoire en braille et même de l’illustrer avec des matières découpées et collées. Veiller alors à choisir des formes simples, des matières bien différentes les unes des autres et contrastées (douces, rugueuses, lisses) ainsi que des couleurs contrastées. Pour coller, le scotch double-face est plus pratique que la colle liquide. Privilégier un papier épais (au moins 120 gr).

La recette magique du clonage de chaussette

  • Proposer à l’enfant d’inventer la fameuse recette magique du clonage de chaussette, celle que le magicien tente de faire dans l’histoire. Lister les ingrédients, les étapes, écrire la formule magique… 
  • Écrire la recette en braille à l’aide d’une tablette et d’un poinçon !
  • Dans la mesure du possible, réaliser “en vrai” la recette en réunissant les ingrédients. Pour rester dans l’univers de l’histoire, cuisiner les ingrédients dans un chaudron ou une marmite et prononcer des incantations en les ajoutant !
  • Prendre une photo de la recette et nous l’envoyer par écrit à : animation@ldqr.org ou sur les réseaux sociaux (facebook, instagram) !

 

L’UNIVERS CHEVALERESQUE

Lire ou écouter d’autres histoires sur le thème des chevaliers, en y associant autant que possible des objets miniatures pour aider l’enfant à s’y projeter. Choisir de préférence des histoires qui abordent des éléments non représentés sur les fiches illustrés de l’album (par exemple : un cheval, un château, etc).

Vocabulaire

Avec la fiche illustrée N°1, l’enfant accède à différents mots de vocabulaires propres à l’équipement du chevalier. 

  • Découvrir l’équipement du chevalier sur la fiche illustrée N°1 en essayant de le mémoriser. Puis, lire ou écouter l’histoire bien attentivement et lorsque l’un des équipements est cité dans l’histoire, dire “stop!” et le désigner sur la fiche illustrée !
  • Rajouter de nouveaux mots propres à l’équipement du chevalier, comme par exemple : les grenouillères, le plastron, la cotte de maille, l’armure, la lance, etc. Puis, écrire les nouveaux mots découverts en braille à l’aide d’une tablette et d’un poinçon. Pour aller plus loin, créer une légende en illustrant avec des matières découpées et collées sur un papier épais les nouveaux équipements découverts.
  • Sur les autres fiches illustrées, trouver d’autres mots de vocabulaire qui désignent des parties du personnage. Par exemple, pour le dragon : corne, écailles, épines dorsales, griffes, aile, queue, dents, pattes avant, pattes arrière, etc. Écrire ces mots en braille et proposer à l’enfant de les placer sur la fiche d’illustration au bon endroit.

Créer son écu

Proposer aux enfants de créer leur propre écu en s’inspirant de celui de la fiche illustrée N°1. Découper des formes dans du carton (géométriques ou inspirées des motifs chevaleresques : croix, fleur de lys, clef, épée, etc.) et les coller sur un écu découpé aussi dans du carton gris !

Zoom sur l'écu et les bottes du chevalier sur la fiche illustrée N°1.

 

DISCRIMINATION TACTILE 

Les pictogrammes tactiles

Repérer avec l’enfant les pictogrammes tactiles collés dans le livret texte, et leurs jumeaux collés sur les fiches illustrées. Pour chaque pictogramme touché, dire à l’oral le personnage qui lui correspond (chevalier, dragon, canard, lutin, magicien, princesse). Repérer quel morceau du personnage a été choisi comme symbole pour le pictogramme : le bec pour le canard, la couronne pour la princesse, un mini écu pour le chevalier, des épines dorsales pour le dragon, une chaussure pour le lutin, une touffe de cheveux pour le magicien.

  • Retirer les fiches illustrées de l’album et n’utiliser que la partie texte, à droite. Tourner les pages sans lire l’histoire et lorsqu’un pictogramme tactile apparaît sous les doigts, proposer à l’enfant de dire le personnage qui lui correspond. Si l’enfant ne trouve pas tout de suite, donner un indice en lisant un passage du texte.
  • Reproduire la forme des pictogrammes en les décalquant puis en les découpant dans du carton épais. Proposer à l’enfant d’associer les pictogrammes tactiles collées dans le livret texte et leur équivalent en carton. 
  • Créer une légende avec les formes découpées dans du carton épais et collées sur une feuille d’au moins 120 gr. À côté de chaque pictogramme, écrire en braille le nom du personnage auquel il correspond et le numéro de la fiche illustrée. 

Ces activités permettront à l’enfant de se familiariser avec la forme des pictogrammes et de les reconnaître plus rapidement !

Le jeu de la chaussette perdue

  • Trouver au moins 4 paires de chaussettes de tailles et de matières différentes (chaussette courte/longue, chaussette épaisse en laine/chaussette fine en nylon, etc). Proposer à l’enfant de toucher chaque chaussette. Les mettre ensuite dans une boîte et les mélanger, puis en enlever une. L’enfant doit alors trouver la chaussette qui manque uniquement par le toucher ! Pour faciliter la recherche “à l’aveugle” utiliser une boite à chaussure, scotcher le couvercle et percer deux trous (un de chaque côté) d’environ 10 cm de diamètre pour y glisser les mains.

 

LA DÉCOUVERTE DU MONDE

Pour les enfants déficients visuels, il est important de leur donner à toucher des objets en rapport avec la narration : lorsque c’est possible des objets réels (un chaudron, un bonnet à clochette, des bottes, une chaussette, une épée et un bouclier de déguisement chevalier…) ou à défaut des objets miniatures, ou dont les sensations sont le plus représentatives possibles de ce qu’est la réalité.
L’idéal est d’avoir des objets aux proportions réalistes et aux couleurs contrastées pour les enfants qui ont un reste visuel. À défaut de miniatures en plastique, des peluches peuvent convenir. Ici, on peut choisir des figurines de chevalier, une figurine de dragon, une figurine ou une peluche de canard, etc.

 


On amène l’enfant progressivement à une meilleure compréhension du monde qui l’entoure en passant ainsi de la 3D (objets à manipuler) à la 2D (la représentation en relief dans le livre). Avec des enfants ayant un reste visuel, on peut faire la même chose.

  • Construire (ou trouver des objets qui feront office de) l’équipement du chevalier en taille réelle. L’enfant peut se déguiser avec et même utiliser son équipement avec les gestes qui s’y associent : brandir l’épée, la ranger dans son fourreau, etc.